Molotov craint l'isolement et amorce une politique plus conciliante

Promesse de détente ?

Le moment serait venu du reflux. Nous en voyons quelques signes. En premier lieu, une légère détente dans les Balkans. Menus détails, mais significatifs : Tito rend des prisonniers autrichiens originaires de cette Carinthie, qu'il réclamait jusqu'ici dans toutes les négociations autour du traité autrichien. Moscou a fait savoir à Sofia qu'il serait bon de reprendre les relations économiques avec Athènes. Peur-être ne s'agit-il que de reporter ailleurs le front diplomatique. Malgré tout, on a l'impression d'une suite au mouvement esquissé – nous en avons parlé en son temps - par les déclarations de Staline et de Molotov au leader travailliste Ziliacus.

Rapprochons de tout cela le bruit selon lequel M. Molotov serait prêt, à Londres, à demander pour nous la Ruhr. Ici la ficelle est un peu grosse. Outre que nous ne sommes pas de taille, hélas ! à garder la Ruhr – et toutes les difficultés nous y attendraient qu'on connues les Britanniques – M. Molotov est toujours prêt à nous donner ce qu'il n'a pas, plutôt que ce qui ne dépend plus que de lui : entendons la Sarre.